Alone. | Amishi |

L'astre décline lentement dans le firmament, le teintant de douces couleurs orangées annonçant la fin de journée. Épuisée, je m'assois dans la rue contre un mur, calant ma tête entre mes genoux tremblants. Sentant la fatigue et le froid m'engourdir, je me laisse glisser par terre prenant en même temps ma forme d'origine ; Une louve. Les passants me regardent avec méfiance, s'écartant quand ils arrivent à ma hauteur. Les mères prennent leurs enfants par la main en les conseillant de ne pas s'approcher de ce qu'ils qualifient "gros chien errant" ou encore "grosse bête dangereuse". Quelques gosses insolents se défient de me toucher. Un se désigne, pliant son bras pour montrer sa "force". Il tend sa main, le regard fier, mais l'odeur de sa peur empeste les parages. Ses doigts fébriles frôlent mon pelage blanc, et sans qu'il s'y attende, je me redresse avec rapidité et fais mine de le mordre. Il cri et part en courant, suivi de près par ses camarades. Je rigole intérieurement, je me moque de leur faiblesse et de leur vantardise. Mais là n'est pas mon souci. Dans ses ruelles sombres toutes emboîtées ensemble, et cela depuis la fin de la matinée, je me suis égarée. Certes, c'est stupide et moi-même je me demande comment j'ai pu finir comme ça. Mais les poubelles toutes éparpillées, la puanteur des humains et autres déchets ou être malodorants m'empêchent de m'orienter. Je me lève une dernière fois pour me changer en humaine, veillant à ce qu'aucun œil malveillant m'observe. Prenant mon élan, je saute en haut d'un bâtiment. Je ne sais toujours pas où je me trouve, mais de là-haut ce sera plus simple. Je tourne sur moi-même, mes cheveux me suivant en formant un cercle de couleur cuivre. Le vent écartant ma frange d'un côté à l'autre de mon visage enfantin, je plisse les yeux. Au loin une silhouette se dresse. Sans réfléchir je cours vers elle. Le fumet d'un loup se faisant plus forte à chaque pas. Plus que quelques mètres... Enfin je peux la toucher. Physiquement ça se voit qu'elle est plus âgée que moi.Une jeune adulte. Je pose ma main sur son épaule.

« Excuse-moi ...»

J'avais parlé d'une voix hésitante avec un fond d'irritation cause de ma journée gâchée. Je retire ma paume d'elle et recule d'un pas pour mieux l'observer. Est-ce qu'au moins j'étais tombé sur la bonne personne ? Espérant qu'elle ne se rendrait pas compte de mon ton exaspéré par ma course, je me met à regarder la ville à mes pieds.