Ah nouveau seul ? Pas vraiment... [PV Eloïse Harrison]

Deux jours s'étaient écoulés depuis que Whiplash s'était écroulé face a l'étendue ensablé qui contrastait avec la neige blanche et froide... Le jeune loup se réveilla à moitié enterré non pas sous la neige mais sous le sable chaud. Durant ses deux jours, le vent avait tourné et fit reculé la neige de quelques mètres au profit des grains de sables jaunes... Whip' se réveilla brusquement en se souvenant ce qui c'était passé la veille, ou plutôt il y a deux jours mais le louveteau ne savait pas qu'il était resté dans les vapes tout ce temps là. Il se mit rapidement sur ses pattes et se mit à sprinter droit devant lui. Whiplash voulait atteindre Arcadia le plus vite possible, son cœur lui ordonnait d'accélérer, sa raison lui conseillait d'économiser de se ménager un maximum pour ne pas tomber à nouveau. Frustré, il écouta la raison et finit par ralentir. Ce n'était pas le première fois que le loup en armure ressentait tout cet empressement, la première c'était pendant sa fuite du palais où il était captif, le loup voulait tellement tellement atteindre la liberté qu'il avait couru à en perdre haleine. Cette fois-ci, c'était le désire de porter secours à Serina qui le poussait à courir le plus vite possible... Whiplash était à nouveau prisonnier, prisonnier de la relation qu'il avait avec sa camarade, prisonnier de son petit sourire malicieux et de ses petits caprices... Serina avait en quelque sorte "dompté" le loup et en y repensant ce là le frustré encore plus et même temps, il avait passé de bons moments ensemble... "Stop ! C'est pas le moment de penser à tout ça, il faut que j'atteigne Arcadia le plus vite possible." se dit il pour chasser ces pensées et se motiver.

Whip' s'écartait de plus en plus des "Terres Gélées", le jeune loup courrait à moyenne allure, ses pattes s'enfonçaient légèrement dans le sable chaud à chaque pas laissant une multitude de petite empreintes qui seront certainement effacés avant la tombé de la nuit. Il portait toujours les deux lames rougeâtres que lui avait confié Serina, elles étaient toujours sanglés au corps du loup en armure et rebondissaient à chaque foulées. Whiplash était évidement toujours en piteux états, il avait des bandages au niveau du ventre ainsi qu'au niveau de sa mâchoire inférieur toujours manquante. Il avait aussi quelques coupures au niveau de ses arcades qui gênaient sa vision et qui le brûlaient parfois. "L'estropier", c'est vrai que pour le coup, ça lui allait bien...

HRP: Je pense que la fin de mon post résume bien l'état physique actuel de Whipy'. Et sinon à toi de voir si tu veux lancer directement la rencontre ou pas ^^.

Eloïse porta sa main à son cou, touchant encore une fois son pendentif. C'était une des seule chose qu'elle avait pu sauver de l'incendie...
Des larmes de rage ruisselèrent sur ses joues alors que de son autre main, elle frappa le sol. "Jamais! Jamais je ne leur pardonnerai!" se répéta-t-elle pour la énième fois. Cela faisait combien de temps qu'elle errait sans but à la recherche de ce parfum qu'elle avait suivi à la trace sans rien trouver ? Trois lunes ? Cinq ? Tout ce qu'elle voulait, c'était retrouver la famille qu'elle aimait et qui l'aimait. Une odeur l'assaillit de plein fouet, coupant net ses réflexions. Elle identifia une effluve comme étant du sang, une autre ressemblait à du métal. Et ça se déplaçait vers elle!!
- Un soldat, murmura-t-elle entre ses dents. Elle rajusta sa cape qui la protégeait de la chaleur et du sable et alla rejoindre son poste d'observation ( sa tente au sommet d'une dune) et attendit. Si le soldat continuait à se déplacer dans sa direction, Eloïse finirait forcément par le voir et elle pourrait lâcher une partie de sa rage sur lui. " Jamais ne leur pardonnerai" pesa-t-elle et attendant et en observant l'étendue de sable.

HRP:Voilà ma partie. Vivement la suite^^

Éloïse l'avait sentit. Ce n'était pas un chasseur. Ce n'était pas un humain. Une fois qu'elle aperçut la forme de ce qui s'approchait, elle avait réussit à identifier l'odeur du sang. Un loup. Mais il était différent d'elle. Elle ne voyait pas encore en quoi mais elle le sentait. Elle le vit approcher de son point d'observation à toute vitesse et elle sentit son agressivité.
Elle ne perdit pas une seconde. Elle cacha ses affaires dans la tente, ferma le pan et s'éloigna pour continuer son observation tout en cachant son odeur.
Il ne tarda pas à arriver. C'était bien un loup et il était effectivement différent. Des plaques métalliques recouvraient son corps meurtri et mutilé. Éloïse eut un haut-le-cœur et se retint de lâcher un cri.
Il ne l'avait pas encore trouvée. Il tournait en rond autour de sa tente en grognant. Elle était à la fois terrifiée et fasciné par ce loup étrange. Elle avait vu quelques uns de ses semblables depuis qu'elle avait perdue sa famille mais un comme ça, jamais.
Se décidant et prenant son courage à deux mains. Elle se redressa et fit face au loup.
- Hé! On peut savoir qui tu es?

Eloïse regarda le loup, enfin, Whiplash, lui demander son aide. Elle mordit sa lèvre. Devait-elle l'aider? En avait-elle envie? Le loup, lui continuait à la regarder, sans bouger. Il attendait sa réponse. "Et puis zut!" pensa-t-elle en prenant sa décision. "Un peu d'eau, ce n'est pas la mort".
Elle rentra dans sa tente, sortit ses affaires de leur cachette: deux énormes gourde d'eau, une guitare un peu brûlée sur les bords, un petit sac contenant de la viande séchée, un petit bol et un couteau portant sur le manche la lettre "H".
Eloïse prit la gourde entamée, l'ouvrit, versa un peu de liquide dans le bol et le tendit au loup en armure. elle le fit boire aussi délicatement que possible à trois reprises, ayant peur que chaque geste de sa part ne déclenche des vagues de douleur.
Une fois désaltéré, Whiplash eut l'air de se sentir mieux mais il semblait vraiment mal en point, il était fatigué et ses blessures ne devaient pas l'aider à se sentir mieux.
- écoute, dit-elle. Ce ne serait pas une bonne idée que tu repartes tout de suite dans ton état, tu devrais te reposer un peu pour laisser tes blessures se remettre un peu. La prochaine ville est à plus de 20 kilomètres et tu tiens à peine debout.
Elle marqua une pause, puis ajouta:
- Ne crois pas que je t'apprécie ou que j'ai envie d'être sympa, c'est faux. C'est juste que je ne supporte pas voir quelqu'un souffrir sans le mériter. Et je ne t'accompagnerais nulle part. Tu te reposes quelques heures et tu pars après. Clair?

Les joues d'Eloïse se mirent à rougir sans qu'elle le veuille. Elle détourna le regard sans lui répondre et alla prendre sa guitare. Il lui fallait évacuer un peu de stress. Elle s'éloigna de quelques pas, s'assit et commença à gratter les cordes, d'abord avec hésitation, puis avec plus d'assurance. Une mélodie s'éleva bientôt et Eloïse, laissant ses larmes couler sur ses joues, se mit à chanter:

"Je peux rentrer dans la cage aux lions...
Pour Eloïse évidemment
Sauter du plus haut des ponts...
Pour Eloïse évidemment

Mais quand je lui fais perdre son temps
Est-ce qu’Éloïse me le pardonne ?
Car si j’hésite depuis si longtemps
C’est qu’Éloïse, tu m’impressionnes

J’aime autant
que tu prennes les devants
J’aime autant
ça nous fera gagner du temps
Je voudrais être ton amant
Je voudrais être ton amant

Parfois même, je brille dans le noir
Pour Éloïse évidemment
Il m’arrive même d’écrire des histoires
Pour Éloïse évidemment

Mais il faudrait que je pense à l’atteindre
Car Éloïse va perdre patience
Sceller l’accord ou faire un pacte
Dis Éloïse, est-ce que tu penses ?

J’aime autant
que tu prennes les devants
J’aime autant
ça nous fera gagner du temps
Je voudrais être ton amant
Je voudrais être ton amant"

Et la chanson se termina sur une dernière mélodie.
La réinitialisation dans son esprit faite, elle se retourna vers son "invité". Il la regardait avec un drôle de regard. Elle haussa les épaules et repartit dans la tente et prit deux lamelles de viande séchée ainsi que la gourde d'eau entamée.
Elle tendit la lamelle de viande à Whiplash et arracha un morceau de sa propre lamelle avec ses dents. Malgré le silence qu'elle voulait entretenir le plus vite possible, elle savait que la curiosité du loup était touchée. Elle se demanda juste quand il lui poserait les questions fatidiques.

- Mon nom est Eloïse Harrison. Dit la jeune louve. Et les raisons qui m'ont amenées ici ne regardent que moi, ajouta-t-elle après une hésitation. Pour la bouffe tu vas devoir attendre que j'ai finis et crois-moi, vu que tu es un mâle, ta fierté va un coup mais monumental, termina-t-elle un sourire malicieux sur le visage qui eut l'air de surprendre Whiplash mais elle n'en était pas sûre, son corps métallique rendait difficile l'interprétation de ses émotions. Et puis, elle ignorait si sa surprise venait de sa blague ou de son nom qui était le même que celui utilisé dans la chanson.
Elle se dépêcha de finir sa lamelle et prit celle du loup ainsi que le bol et se mit au travail. Elle mit la lamelle dans sa bouche et mâcha la viande. Elle recracha la bouillie qui en restait et la mit dans le bol. Ensuite, elle s'approcha de Whiplash, qui semblait prit d'une soudaine envie de s'enfuir. Eloïse sourit encore, amusée.
- Ne rêve pas je ne vais pas te faire l'avion. Allez ouvre.
Après une petite hésitation, Whiplash ouvrit sa gueule et la jeune louve la remplit avec la viande. Une fois rassasié, elle lui donna encore un peu d'eau, et au passage elle but aussi et s'assit de nouveau.
Elle attendit encore un peu et finalement, elle se décida à communiquer un peu.
- Je me dirige vers Arcadia pour gagner un peu d'argent et me ressourcer. Et puis... Je recherche quelque chose, une chose importante mais je ne peut pas te dire quoi parce que moi-même je l'ignore. et toi? Ou tu te diriges et pourquoi?

Sur le coup, Whiplash ne sentit pas très bien, ingurgiter de la bouffe pré-mâché n'était pas vraiment agréable, d'ailleurs il ne souhaitait pas vraiment que la jeune fille l'aide à manger mais il n'eut pas vraiment le temps de protester. "J'espère qu'ils m'arrangeront cette mâchoire à Arcadia" se dit il toujours un peu dégoûté du repas qu'il venait de prendre. Bref la jeune fille c'était enfin présenté et elle répondait au nom d'Eloïse, exactement comme dans la chanson qu'elle avait chanté il y a une dizaine de minutes et Whiplash commençait vraiment à se poser des question sur son hôte. Dans l'immédiat, la seule chose à laquelle Whip' porta attention et le fait que cette Eloïse se dirige elle aussi vers Arcadia, il allait donc probablement faire le trajet ensemble.

Arcadia hein... Je dois aussi m'y rendre, j'ai euhm... J'ai un "colis" à livrer là bas.

Dit il en pointant avec son museau, les deux lames rougeâtres* sanglés à son ventre. Whiplash ne disait pas totalement la vérité bien sûre, en fait il ne voulait pas parler du pétrin dans lequel il était il y a deux jours et surtout de ce qui était arrivé à sa partenaire. Néanmoins il savait qu'en prétextant la livraison d'un colis, Eloïse n'allait pas gober l'histoire ou du moins elle allait sans doute faire semblant de croire le loup en armure, ce dernier espérait juste qu'elle posera pas trop de question, il n'avait pas envie d'étaler sa vie.

D'ailleurs c'est un colis assez important. Je te remercie à nouveau pour ton aide mais j'ai pas le temps de rester là et me reposer, j'dois y aller...

Lança t'il d'un air déterminé avant de se relever, de tourner le dos à la jeune fille aux cheveux grisâtre et de commencer à marcher. Il parcourut quelques mètres et s'arrêta soudainement, quelque chose traversa son esprit, il regarda en arrière et s'adressa à celle qui l'avait aidé :

Tu disais chercher quelque chose d'important, en réalité tu cherches deux choses. La première c'est le Rakuen... La seconde est une personne en particulier. J'pense pouvoir t'aider, suis moi et tu en sauras plus.

Whiplash posa son regard glaciale sur la jeune fille, attendant un réponse.

* https://wolfs-rain.forumactif.org/t184-la-partenaire-de-whipy

Eloïse resta interdite ,en apparence en tout cas. Intérieurement, son esprit bouillonnait. Qu'est-ce qu'il pouvait raconter? Comment savait-il ce qu'elle cherchait? " Un mensonge"pensa la jeune louve en premier lieu mais son instinct lui soufflait que c'était la vérité.
- Merde lâcha-t-elle d'un ton rageur, puis elle ajouta d'un ton qu'elle voulait ennuyé et las. Bon, je pense que je n'ai pas le choix. Tu attends que je range mes affaires.
Whiplash acquiesça et s'assit pour l'attendre. Éloïse commença à rassembler ses effets personnels quand elle l'entendit. Au début presque inaudible et impossible à identifier, le son gagna en puissance et quand la louve argentée identifia le bruit, toute couleur disparut de son visage. Elle se tourna vers Whiplash. Il continuait à attendre, sans entendre le son. Ne perdant pas de temps, elle sauta sur le loup et l'immobilisa très vite malgré sa résistance. Ignorant le regard furieux qu'il lui lança, Éloïse le mit dans sa tente.
- Tu restes ici jusqu'à ce que je te le dises ok? Tu ne fais pas le moindre bruit si tu veux vivre, dit-elle avant de refermer le pan de la tente. Elle mit la capuche de sa cape de manière à cacher son visage et se positionna dans la direction du bruit de moteur de l'énorme Jeep qui s'approchait de leur position conduite par deux humains. Elle se prépara à les recevoir.

Les humains sortirent de la Jeep en faisant claquer les portières. L'un d'entre eux était un homme d'une trentaine d'années, il portait des lunettes et semblait droit et fidèle à sa vocation (obéir aux ordres). L'autre était une véritable épave: il puait l'alcool, la drogue et la sueur à vingt mètres. Il était presque chauve et il lui manquait des dents.
Ils s'approchèrent de la jeune louve calmement, sans crainte ni précipitation. Lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur, l'humain aux lunettes commença à lui parler.
- Bonjour mademoiselle, que faites-vous dans ce désert, toute seule?
Eloïse rit intérieurement. Elle s'assura de prendre un air détaché et répondit:
- Mon frère habite Arcadia et malheureusement, il est tombé malade, je viens pour l'aider à gagner un peu d'argent.
- Auriez-vous vu un chien énorme recouvert de métal?
Elle donna à son visage une expression surprise et effrayée.
- Mon dieu non! Je ne serais pas ici à camper sinon.
- C'est vrai. Bon, nous vous remercions de votre coopération.
La jeune louve leur fit un signe de la main. Elle ignora la raison pour laquelle le soldat aux lunettes lui lança un regard désolé avant de se détourner. L'autre soldat, qui s'était tu jusqu'ici, prit la parole en s'approchant de la louve un peu trop près à son goût.
- Dis donc ma belle, tu es bien foutue, dit-il d'une voix caressante mais ou perçait un accent de cruauté.
Eloïse eut beau s'éloigner de cet humain, il ne cessait de se rapprocher un sourire au lèvres. Mais lorsqu'il finit par se coller à elle et qu'il plaqua une de ses mains sur ses fesses et l'autre sur ses seins, La louve n'eut plus conscience que de deux choses: la haine et la colère. Sans plus de retenue, elle donna un coup à l'épave. Des marques de griffes profondes étaient apparue sur sa joue tel des sillons écarlate. L'humain ne souriait plus. Il fonça sur elle et la battit comme un sauvage. Un énième coup la fit voler sur plusieurs mètres et dans la violence du coup, son pendentif se décrocha et tomba sur le sol. L'humain le vit et sourit de nouveau.
- En voilà un joli collier dis-moi ma belle. Voilà ce qui va pardonner ton erreur...
à l'instant précis ou ses doigts se refermèrent sur le croissant de lune noir, Eloïse abandonna son apparence humaine et se jeta sur l'humain. D'un geste précis, elle brisa la nuque de cette vermine. Mais presque immédiatement, elle entendit un bruit d'arme à feu que l'on recharge et se retourna.
- Sale monstre, dis l'homme aux lunette en braquant son fusil sur elle. Elle courut pour esquiver les balle par zigzag mais une balle finit par l'atteindre à la patte avant gauche. Sous le choc, la louve perdit l'équilibre et s'écroula après avoir fait un roulé-boulé sur plusieurs mètre. Mais dans sa chute, elle senti sa patte touché se casser dans un craquement atroce. Elle hurla de douleur. Elle finit couchée, sur le dos, incapable de bouger, pendant que l'humain avançait pour l'achever. Elle voulait se relever, de toutes ses forces mais elle avait mal, trop mal... Alors elle se résigna. Elle cessa de lutter et ferma les yeux. Quelque part, au fond d'elle, elle se sentait en paix, elle allait rejoindre sa famille, peut être...

"Il m'a sauvé la vie, il m'a sauvé la vie". Eloïse ne cessait de penser cette phrase en regardant Whiplash qui somnolait dans la Jeep, en attendant qu'elle eut finit de charger le véhicule de ses effets. Elle se remémora encore une fois les événements.
Une fois blessée, la douleur l'avait clouée au sol. En voyant l'humain pointer son arme sur elle, elle avait renoncer à lutter plus longtemps. Elle avait alors fermé les yeux et elle se mit à attendre le coup de feu, qui vint, mais qui ne la toucha pas. Elle rouvrit ses yeux gris et fixa avec surprise Whiplash devant elle, l'humain tué quelques mètres plus loin. Il lui avait dit que si elle désirait mourir, il ferait en sorte de l'aider mais il fallait qu'il l'aide. Lorsque les mots " vouloir " et " mourir" lui montrer les crocs.
- Jamais je n'ai eu l'intention de mourir et au cas ou tu aurais, oublié, j'ai risqué ma peau pour tes fesses. Alors, quand tu auras encore une théorie sur ce que je veux ou qui je suis, demande au lieu de l'affirmer.
Le loup métallique la fixa un instant, puis rejoignit la voiture pour l'attendre, mais elle sentit son regard quand elle reprit forme humaine et alla ramasser son pendentif. Elle ramassa ensuite ses affaires et les chargea du mieux qu'elle put dans la Jeep. Son bras lui faisait moins mal mais elle savait d'avance qu'elle en aurait pour un moment pour que cela guérisse et cela allait gravement l'handicaper pour le travail qu'elle effectuait.
Une fois prête, elle demanda à Whiplash un coup de main pour bander son bras. Elle avait serré les dents pour ne pas crier mais elle ne put retenir des gémissements de douleur. Mais arrivé dans le véhicule, elle hésita. Elle savait conduire, son frère lui avait apprit, mais elle était débutante, maladroite avec ses deux bras, alors avec un... En se tournant vers le loup de métal, il vit une certaine précipitation dans son regard. "Le colis à livrer... Mon cu" se dit-elle en démarrant le contact. Elle fit quelques essais maladroits pour se diriger mais ils finirent par partir. Ils n'avançaient pas très vite mais Eloïse se disait qu'il valait mieux aller moyennement vite mais sans accident que de foncer et risquer de rentrer dans un mur. Au bout d'environ deux kilomètres, le silence devenant pesant pour elle, la jeune louve engagea la conversation.
- Je te remercie, pour tout à l'heure. J'ai une dette envers toi.
Aucune réponse de la part de Whiplash.
- Au fait, la fille à qui tu dois livrer les lames sur ton dos, elle a beaucoup d'ennuis?
Cette fois, elle put sentir la stupéfaction de son passager. Elle espéra qu'il puisse répondre. Au fond, elle n'éprouvait plus le vide qui s'était emparé d'elle depuis la mort de sa famille. Elle se disait que, s'il finissait par demander, elle lui raconterait qui elle était et ce qu'elle avait vécut. Mais le ferait-il?

HRP : Et un monologue pour la dame ! un !

HRP: MERCIIIIII^^

Eloïse réfléchit un moment. Aucun but? Vraiment? Le seul mot qui lui vint à l'esprit était le mot "tristesse". Mais il voulait communiquer et c'était ce qui comptait.
- Il faut que tu saches que je n'ai pas eu une vie très facile mais je pense que pour toi c'est pareil. Enfin bref, je suis née dans un clan de noble qui utilisait nos semblables comme "chien de garde". Le clan capturait des loups, les dressaient, on raconte même qu'ils s'en servaient comme cobaye pour les rendre plus efficace. Je suis une des première louve à être née dans cette prison enfin, c'est le nom que je lui ait trouvé, mais contrairement aux autres louveteaux nés qui étaient de petits chiens obéissants, je voulais être libre, je me rebellais sans arrêt, et pour ça, le chef du clan Athros Sofferenza disait que j'étais la plus prometteuse de tous mais j'ignore encore pourquoi. Un soir, un autre clan de noble a attaqué la demeure des Sofferenza. Tout à brûlé cette nuit là et le clan fut anéantit. Je fut la seule survivante de ce carnage mais j'étais faible. Je n'ai eu que la force de me transformer en humaine et je serais morte si un jeune humain n'était passé pas là et m'avait recueilli au sein de sa famille, les Harrison. C'était une famille ancienne composée d'artistes au cœur d'or. Ils m'ont accueilli à bras ouverts. Ils m'ont montré une façon de voir le monde sublime. J'ai appris la musique, le dessin... C'était une période parfaite. Cette famille était également très généreuse et n'hésitait pas donner à ceux qui en avaient besoin. Le garçon qui m'a sauvé s'appelait Harry et devint mon grand frère. Il connaissait ma véritable nature mais cela nous avait rapproché... La chanson que j'ai chanté, c'est Harry qui l'a écrite pour moi, pour mon anniversaire. Mon autre cadeau fut ma perle dorée que je porte à ma petite tresse. J'étais heureuse mais ça n'a pas duré.
Un jour, alors qu'Harry et moi on se baladait en ville, des soldats sont venus nous voir. Ils étaient ivre et ils m'ont trouvé à leur goût, dit-elle avec dégoût.
Se rappeler de cette journée et ses conséquences était une torture, mais elle tint bon. "J'ai commencé, je dois finir".
- Harry m'a défendu, continua-t-elle. Mais les soldats se sont mis à le frapper. Je me suis aussitôt transformé et je les ai fait fuir en grognant. Mais ce n'était pas terminé pour ces humains. La nuit même, je n'arrivais pas à dormir, alors je suis sortie un instant pour contempler la lune. Mais une odeur m'a très vite interpellée. Je suis aussitôt revenue sur mes pas et j'ai vu la maison brûler et le véhicule des soldats qui s'éloignait. J'ai tout tenté pour essayer de les sauver, mais j'ai pu sauver des flammes ce pendentif et la guitare que tu as vu. Depuis ce temps, je erre pour trouver le Rakuen. Mes seuls désirs sont retrouver ma famille et trouver quelqu'un qui, comme Harry, me comprenne vraiment et que je puisse aimer sans doute toute ma vie, termina-t-elle dans un sanglot.
Elle pleura un moment et quand ses larmes se tarirent, elle se tourna un instant vers Whiplash et lui dit:
-ça y est, tu sais tout sur moi. Et toi, c'est quoi ton histoire? Avant la rencontre avec ton amie, je veux dire. Et pour rembourser ma dette, enfin, si tu veux, je pourrais t'aider à la retrouver.
Eloïse regarda son bras cassé et ajouta:
- à cause de mon bras, je ne pourrais pas travailler avant un moment, alors, autant t'aider. Je te demande juste une faveur en échange.
Elle sentit la curiosité de Whiplash et sourit doucement.
- Je ne peux pas encore te dire en quoi ça consiste mais je te rassure, ce ne sera pas un truc genre mission suicide, promit juré. Alors, t'en dis quoi?

Eloïse éclata de rire.
- On voit que tu es jeune. Une dette, ça ne s'oublie pas comme ça, il faut la respecter, c'est une question d'honneur.
Mais elle s'aperçut qu'il s'était endormit. Elle le laissa dormir un peu et quand elle vit la nuit tomber, elle arrêta le véhicule pour qu'elle puisse également dormir un peu. Mais elle ne put empêcher son esprit de divaguer. " Il est un peu comme moi, une victime des nobles..." Mais si la modification de Whiplash était évidente, elle se demanda ce que le clan Sofferenza avait pu lui faire comme modification. Son regard dériva vers son bras en écharpe. Elle n'avait plus mal du tout et cela l'étonna. Elle s'attendait à ce que la douleur diminue un peu, mais pas qu'elle disparaisse. Elle essaya de le bouger légèrement. Elle eut mal mais c'était à peine désagréable et elle avait pu le bouger! Elle enleva le bandage et vit que son bras avait cicatrisé! L'os s'était déjà ressoudé! Incapable dire un mot, elle contempla son membre réparé pendant un moment, puis décida de ne rien dire à Whiplash. " Il a déjà assez à penser avec ses problèmes. Inutile d'en rajouter" pensa-t-elle en le voyant dormir. Elle remit en place son bandage et se réinstalla dans la Jeep et s'endormit. Elle se réveilla quelques heures après, remit le contact et continua la route vers Arcadia. Vu à la vitesse ou ils avançaient, ils arriveraient à la ville en début d'après-midi. Mais quand la jeune louve aperçut la ville au loin, elle pensa à un détail mais qui avait son importance. Elle attendit patiemment le réveil de Whiplash pour lui dire ce qui lui pesait sur l'esprit:
- On va avoir un petit problème. Es-tu capable de prendre forme humaine? Et la famille que tu vas voir, c'est des nobles non ? Je ne pourrais pas t'accompagner dans leur palais pour des raisons que tu connais. On va devoir agir prudemment si tu veux mon avis...

Le plan de Whiplash avait en effet des chances de marcher mais elle n'on plus n'aimait pas l'idée d'attacher un de ses semblables comme un être inférieur mais ce qui lui faisait le plus peur, c'était qu'avec ce plan, elle allait malgré sa réticence devoir l'accompagner chez le nobles. Elle soupira mais hocha la tête. Elle remit le contact et ils repartirent. Durant les quelques heures qui les séparaient encore d'Arcadia, une mélodie lui vint en tête. Machinalement, elle se mit à la siffler. Elle aimait ce petit air, à la fois rapide et entraînant. "Je dois trouver des paroles dessus" se dit-elle.
Lorsqu'ils arrivèrent à un kilomètre de la porte de la ville, la jeune louve se résigna à accrocher un collier autour du cou de son compagnon suivit de la laisse. Avec son aide, elle put attacher les lames dans son dos. Éloïse se sentit un peu coupable de faire ça mais elle se l'était dit, c'était inutile de l'inquiéter plus que nécessaire Elle prit l'argent qui lui restait et un grand sac pour faire ses courses et ils passèrent sans problème les portes. Un garde jeta juste un regard en coin à Whiplash mais vu l'apparence du loup, cela  n'avait rien d'étonnant. Ils se baladèrent un moment dans l'immense cité qu'était Arcadia. Tout était chic, les gens étaient bien habillés, tout le monde semblait avoir une vie correcte. Au bout d'un moment, les deux amis atterrirent dans un parc fleuri. Eloïse fut frappée par cette ambiance calme et paisible. Elle s'assit contre un arbre et son esprit se mit à divaguer. La mélodie qui lui était venue ne cessait de la transporter. Elle la siffla encore une fois et à cet instant, elle se sentie à nouveau chez elle, avec son frère. Elle se sentait bien. En jetant un coup d’œil à son compagnon, elle sorti de sa torpeur se posa de nouvelles questions. Qui était l'amie de Whiplash réellement? Comment s'appelait-elle? Est-ce qu'elles s'apprécieraient? Whiplash repartirait avec elle lorsqu'il la retrouverait et la laisserait de nouveau seule? Un grand vide s'installa en elle quand ces pensées s'incrirent dans sa tête. Non qu'elle l'aimait ou un truc du genre mais elle avait apprit à apprécier sa compagnie. Il était son seul ami depuis la disparition de son frère, une sorte de bouée de sauvetage. Et l'idée de se retrouver encore seule la terrifiait. Mais elle chassa bien vite ces pensées obscures, elle s'en soucierait le moment venu.

-Je pense qu'on va devoir se séparer.
A l'instant ou ces mots franchirent la bouche de Whiplash, le cœur d’Éloïse se serra. Alors il allait vraiment la laisser?
" Pourquoi je m'emballe comme ça, je ne le connais que depuis deux jours"
Mais alors pourquoi se sentait-elle trahie au fond? Pour la énième fois des larmes coulèrent sur son visage, mais cette fois, c'était des larmes de colère.
- Très bien. Va faire ce que tu as à faire. Lorsque tu auras sauvé ta copine, peut être que tu reviendras voir mon concert? Car oui, c'était ce que je voulais t'offrir pour m'avoir sauvé la vie. J'avais eu envie de t'écrire une chanson. Allez salut conclut-elle sur un ton plus dur qu'elle ne le voulait.
Elle lâcha la laisse et s'en alla sans se retourner. Elle allait faire ses achats, voir le maire de la ville et organiser ses trois mois de concerts avec lui. Au détour d'une rue, elle s'appuya sur un mur. Quelle idiote elle avait été. Evidemment que ce n'était pas de l'amitié qu'elle éprouvait pour le loup mécanique. Elle savait, depuis le début que toute cette histoire ne la mènerait à rien mais en jeune fille stupide, elle avait quand même rêvée un instant d'une vie tranquille, ou plus jamais elle ne serais seule...
" Plus jamais je ne me laisserais aller à ce genre de chose" se promit-elle. Mais elle n'eut pas le loisir de continuer ses réflexions car deux humains s'étaient approchés d'elle et la frappèrent. Sa tête rebondit sur le mur en pierre et elle s'écroula, sans connaissance...